#ClubUnesco – Art & Paix #3

Notre thématique « Art et paix » nous amène tout naturellement vers une réflexion autour d’un des sujets principaux de l’oeuvre d’Adrian Ghenie : le conflit guerrier.

Hunger est effectivement une peinture de guerre. Elle montre un soldat soviétique, arborant un des nombreux uniformes traditionnels militaires russes : le manteau épais de couleur kaki et l’ouchanka, le chapeau de fourrure à oreilles repliées. Le contexte se situe aux abords du conflit de la Seconde Guerre Mondiale, période de prédilection d’Adrian Ghenie et du régime communiste. Le port de ce vêtement chaud indique la saison d’hiver, souvent très rude en Russie. La présence de la neige en arrière-plan confirme cette hypothèse.

La question du territoire et de son Histoire est un enjeu fort de cette oeuvre. La palissade derrière pourrait d’ailleurs s’apparenter à une frontière, à une délimitation de territoire, et pourquoi pas une tranchée, tandis qu’un élément architectural s’élève au loin.

Adrian Ghenie peint des situations qui oscillent entre la réalité et le souvenir, celui-ci souvent biaisé par des photographies ou le récit qu’on a pu lui raconter. La Seconde Guerre Mondiale et la dictature de Ceausescu dans la Roumanie des années 70 et toutes ces raisons politiques qui ont forcé ses parents à fuir, l’obsèdent. Il y a ce désir irrépressible de rendre compte de l’Histoire, sans jamais la nier.

La Fabrique de l’Esprit® livre des contenus historiques en partant d’un support privilégié, les oeuvres d’art. Elles deviennent le point de départ d’un récit, de ces hommes et femmes luttant pour leur territoire et leur liberté. L’artiste se fait guide et messager de l’Histoire, La Fabrique de L’Esprit® quant à elle s’efforce de révéler ces témoignages.

 

             

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