#ClubUnesco – Ecole de la paix #3

Quand la photographie de guerre réveille l’opinion

Revenons au travail des deux photographes de guerre, Christine Spengler et Eddie Adams.

Nous savons à quel point la guerre du Vietnam a été un des derniers conflits dans lequel les journalistes et les photographes ont pu travailler dans une incroyable liberté pour « couvrir » tous ses aspects, des plus anodins aux plus impressionnants, et combien cette liberté d’expression a joué un rôle déterminant dans la façon dont les publics concernés, la population américaine en particulier, mais aussi l’opinion internationale, ont pu s’appuyer sur ces informations pour se faire une idée de cette guerre et, finalement, s’en désengager et la rejeter massivement à force de manifestations et de boycotts.

Quand on sait le nombre de photographies exceptionnelles, à la troublante, voire diabolique beauté, qu’a produit ce conflit, on peut effectivement se poser la question du lien entre l’art photographique et la guerre et la paix. Puisque la beauté, que l’on associe à l’art, a joué un rôle certain dans la situation à laquelle les photos de Catherine Spengler et Eddie Adams nous invitent à nous intéresser, c’est bien de cette beauté, à travers l’art, que nous devons nous préoccuper. Irons-nous jusqu’à en déduire, en se référant à une formule célèbre, que c’est bien la beauté et l’art qui « sauveront le monde » ?

Par Richard Pétris, Président de l’École de la paix, Grenoble (38), France

 

Visuel : Christine Spengler, Le bombardement de Phnom-Penh, 1974 ©Collection Francès

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