Un parcours, une œuvre – Malebona Maphutse – Institut français

 

L’Institut français revient sur le parcours, les œuvres et la résidence de Malebona et à la Cité internationale des arts à Paris et à La Fabrique de l’Esprit. Bien qu’écourtée en raison du contexte, la résidence internationale de Malebona Maphutse qui s’est déroulée de janvier à mars 2020 nous a permis de l’accompagner et de comprendre son travail.

Aujourd’hui, l’Institut français opère un focus sur l’une de ses œuvres: Kings of corruption (Biscuit Heads), 2020, peinture sur toile, 146 x 110 cm.

Avant de procéder à sa description, il retrace l’enfance et le parcours artistique de Malebona, qui nous permet de comprendre le processus créatif de Kings of corruption.

« Née en 1994 à Johannesburg, Malebona Maphutse y passe son enfance et son adolescence. Victime de racisme à l’école, elle trouve une échappatoire dans l’art et la danse. Elle intègre par la suite à l’Université du Witwatersand à Johannesburg où elle étudie l’art jusqu’en 2017. C’est en 2018 qu’elle intègre la Bag Factory Artists’ Studio dans le cadre de sa première résidence. Elle gagne en visibilité la même année à la Biennale de Berlin puis l’année suivante à Porto grâce à Rampa, une association dotée d’un espace d’exposition ».

L’Institut énumère la pluralité de matériaux utilisés pour la création de ses œuvres (peintures sur toile, lin, plâtre, acier…) et l’utilisation de la vidéo comme média, comme pour Mamoloyi : A Revival (2017), découvrez notre article sur cette œuvre mêlant images, enregistrement et vidéos ici.

Vient ensuite la description de l’œuvre Kings of corruption (Biscuit Heads). Sensible à l’histoire du Congo, ancienne colonie belge, Malebona symbolise ici les violations perpétrées encore aujourd’hui contre un pays officiellement libéré en 1960. Elle utilise pour ce faire les trois couleurs du drapeau belge (rouge, jaune et noir) afin de décrypter chacune d’entre elles et de représenter le pays en trois parties.

 » La première bande est occupée par un immeuble de Kinshasa montre matériellement ce passé colonial.

La deuxième représente le Roi Léopold II, entouré d’armes orientées dans sa direction, signe de la violence qu’il a généré dans le pays avant de faire du Congo une colonie.

La dernière bande laisse figurer des soldats belges, alignés, démonstratifs d’une « fierté associée au patrimoine de Léopold II en Belgique » ».

L’Institut français décrit cette œuvre comme étant le reflet des pensées qui ont accompagnées Malebona lors de ses voyages en Europe, plus particulièrement en Belgique, au Pays-Bas et en France en 2019 et 2020. Elle a eu l’occasion d’observer la manière dont les pays occidentaux abordent leur histoire coloniale. La fierté apparente sous couverte pourtant d’une infinie violence est un sujet qui l’a toujours choqué.

Cette œuvre a été exposée à la Triennale de Stellenbosch de février à avril 2020, événement auquel Malebona a participé. Découvrez notre article sur l’aller-retour de l’artiste de Paris où elle était en résidence à Stellenbosch ici.

Lien de l’article original en anglais ici.

Imprimer