L’oeil éclos #29

Osvaldo Gonzalez, Tautologia, 2017, adhesive tape, Plexiglas, led light, 65 x 55 cm ©Collection Francès – Galeria Continua

           Tout au long de l’année 2023, la Fondation d’entreprise Francès propose un cycle d’expositions, nommé « Hors d’œuvre ».

 Ce cycle permet de mettre en lumière une sélection d’œuvres issues de la collection Francès, « Hors d’œuvre » est une ouverture sur la collection. En effet, à chaque exposition un thème précis est abordé. Toutes les œuvres qui sont exposées pendant un même volet développent des notions et des réflexions communes. L’œuvre Tautologia d’Osvaldo Gonzalez, quant à elle, concerne le troisième présentation d’Hors d’œuvre. Le thème de celui-ci est d’explorer les espaces transitoires menacés par leur disparition. Cette exposition a mis en scène trois artistes : Osvaldo Gonzalez, Alejandro Campins et Loris Gréaud. Ce « Hors d’œuvre n°3» présente de multiples facettes puisque les techniques utilisées sont très variées, de la photographie à la peinture, en passant par la résine moulée ou encore du scotch sur plexiglass. Par exemple, Tautologia est une installation réalisée à l’aide de plexiglass et de scotch représentant un escalier et une fenêtre. Nous pouvons donc nous demander ce que l’artiste cherche à mettre en avant. Pour cela nous allons tout d’abord parler de son parcours et de l’œuvre, sans oublier la raison de sa présence dans « Hors d’œuvre n°3 ».

         Osvaldo Gonzalez est né en 1982 à Camagüey à Cuba. Il vit et travaille à La Havane. Après ses études à l’institut supérieur des Arts, Osvaldo pratiquait exclusivement la peinture à huile sur toiles. Seulement, un jour il eut la ferme conviction qu’il devait chercher une alternative plus accessible et familière et moins onéreuse : le scotch. Cette idée l’ayant immédiatement conquis il décide de réaliser ses œuvres avec du plexiglass et ce matériau peu habituel en tant que matière à créer. Néanmoins, il conserve sa technique historique, la peinture à l’huile. Malheureusement, les propriétés du scotch ne permettent pas de le conserver facilement, son usage est spécifique et habituellement lié à l’emballage d’une œuvre mais pas à la création de celle-ci. Le scotch doit être conservé dans un endroit sombre et sec, à l’abri de l’humidité et des UV, et à température ambiante. Toutes ces caractéristiques font qu’il est difficile de conserver une œuvre entièrement réalisée avec du scotch.

De plus, pour obtenir un jeu d’ombres et lumières, l’artiste a placé une ampoule derrière le panneau de plexiglass. Il a choisi une ampoule LED dont les propriétés permettent d’obtenir le minimum de source de chaleur.En tant qu’architecte d’intérieur, Osvaldo aime représenter des espaces intérieurs ou extérieurs. L’expérimentation de l’espace est un thème récurrent chez Osvaldo.

En 2011, à l’occasion d’une année sabbatique dédiée à sa production artistique, il décide de travailler avec un éclairagiste à Cuba. C’est à partir de ce moment-là qu’il commence ses recherches autour de la lumière et ses créations révèlent alors un important jeu d’ombres et de clairs-obscurs. Dans plusieurs de ses œuvres, Osvaldo représente des fenêtres, comme dans 2.Templo, 2021, Photo : Ela Bialkowska, OKNO Studio et 3.Habana Vieja, 2021, Photo : Ela Bialkowska, OKNO Studio

 

 

 

 

 

 

 

Le sujet de l’exposition « Hors d’œuvre n°3 » est d’explorer des espaces transitoires menacés par leur disparition. Dans toutes les œuvres choisies pour représenter ce thème, nous pouvons remarquer une architecture laissée à l’abandon ou alors pour l’œuvre de Loris Gréaud, le fossile d’une destruction programmée. Maintenant essayons d’analyser l’œuvre et de penser plutôt à notre ressenti face à cette fenêtre, cet escalier et cette lumière. Par exemple, j’aime le fait que cette installation ait deux visages. En effet, la perception de l’œuvre est différente selon qu’elle soit ou pas éclairée. Sans l’éclairage, on tente de percevoir quelque chose, mais en vain, sauf si la lumière du jour ou le soleil décident de déjouer cette obscurité et nous laissent entrevoir les différents éléments de cet espace. Cette fenêtre et cet escalier donne une envie de s’évader. La fenêtre et son puits de lumière nous donne envie de voir ce qu’il se passe au dehors, de sortir de ce lieu. Tandis que les escaliers peuvent nous donner une image assez triste par son vide immense. En effet, on ne voit aucun passage sur cet escalier ce qui nous donne l’image d’abandon, d’oubli, alors qu’il semble y avoir de la vie à l’extérieur étant donnée cette lumière vive. Elle anime l’installation par ses jeux d’ombres, offre des perspectives, une profondeur et un jeu visuel ludique et esthétique, grâce à l’emplacement de la source lumineuse, choisi stratégiquement par l’artiste.

  1. Osvaldo Gonzalez, Templo, 2021, 16 panels: adhesive tape, Plexiglas, led light, resine, 100 x 80 cm each. Overall dimensions: 409 x 329 cm. Photo: Ela Bialkowska, OKNO Studio ©Galeria Continua
  2. Osvaldo Gonzalez, Habana Vieja, 2021, adhesive tape, Plexiglas, led light, resine, 220 x 147 cm. Photo: Ela Bialkowska, OKNO Studio  ©Galeria Continua

SOURCES:

https://www.fondationfrances.com/fondation-frances/ff_uploads/2023/06/communique-de-presse-hors-doeuvre-n3.pdf

https://www.stirworld.com/see-features-cuban-artist-osvaldo-gonzalez-aguiar-presents-new-work-at-india-art-fair-2023

https://www.galleriacontinua.com/artists/osvaldo-gonzalez-100

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