Renversant Georg Baselitz

« Il s’imaginait que quelqu’un d’autre peignait guidé par son esprit. Il est allé aux limites de ce qui était possible dans le contrôle de l’oeil à la main » explique l’historien Eric Darragon lorsqu’il parle de l’artiste allemand Georg Baselitz.

Peignant depuis 1969 ses sujets « tête à l’envers », il qualifie sa méthode de « troisième voie entre l’abstraction et la figuration, entre le souci de ne pas faire de tableaux anecdotiques mais avec l’horreur de l’arbitraire nébuleux de la théorie de la peinture non figurative ». Apportant un souffle nouveau sur l’oeuvre de l’artiste, le renversement est aussi une manière d’empêcher le processus d’identification face à une peinture figurative. Cela permet de se concentrer sur la surface de la toile, le contenu est neutralisé au profit de la matière.

Artiste incompris, lorsqu’il expose pour les premières fois ses toiles renversées, le public croit à une bévue.

En 1980 à la Biennale de Venise, son imprimeur à pris soin de remettre chaque oeuvre « dans le bon sens » pensant qu’il s’agissait d’une erreur.

La fondation Beyeler a consacré à l’artiste qui souffle cette année sa quatre-vingtième bougie une brillante rétrospective en parallèle à l’exposition de dessins que lui a dédié le Kunstmuseum de Bâle. Les quatre-vingt-dix peintures et douze sculptures seront ensuite présentées au musée Hirshhorn de Washington.

 

Georg Baselitz – du 21 Juin au 16 Septembre 2018 au musée Hirshhorn de Washington.

Plus d’infos sur https://hirshhorn.si.edu/exhibitions/georg-baselitz/

Source: « Renversant Georg Baselitz », L’Oeil, n°710, mars 2018, page 55

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