L’œil éclos #31

Banksy, Ballerina with Action Man parts, 2005. Résine peinte ; 31 x 20 x 18 cm. Collection Francès

 

Pauline, en stage à la Fondation Francès, nous offre son regard sur une œuvre de la collection Francès.

 

« Vivre, c’est danser, j’aimerais mourir à bout de souffle, épuisée, à la fin d’une danse ou d’un refrain » citation du livre Joséphine Baker par Bocquet publié par SelfMadeHero en 2017.

 

Cette œuvre est une statue de taille constituée de résine peinte en monochrome se rapprochant d’un gris anthracite ce qui donne un caractère froid et dur à l’œuvre.

Elle représente et modélise un graffiti de l’artiste Banksy à ce jour encore anonyme.

Nous y retrouvons l’iconographie de la danseuse.

Elle est notamment présente chez certains autres artistes précédents Banksy, comme notamment Degas ou encore Toulouse-Lautrec.

Pour Degas, la petite danseuse s’apparente à un petit rat de l’opéra, et elle porte notamment comme symbole la survie et de ce travail difficile, même si les époques diffèrent, elle conserve en partie ce symbole.

Ici, Banksy nous montre donc une jeune fille, danseuse tirant une légère révérence. Son visage dénote, en effet ce dernier reprend les traits du jouet aux allures militaire « action man » ce qui donnera à l’œuvre son nom : « Ballerina with an Action Man Parts »

Son visage met donc en relief la critique de la place de l’humain, mais aussi des jouets dans la société. Cela n’est pas le seul élément rapporté d’un autre univers que la danse. La danseuse porte aussi un masque relié à ce qui pourrait être une bouteille d’oxygène. Rappelant d’une part, le côté militaire du jouet, mais aussi son côté polluant par sa fabrication, mais aussi sa consommation. La pollution peut être une des lectures du sujet abordé, ici.

Nous pouvons supposer que Banksy nous met en garde ou nous propose de voir un avenir plus ou moins dystopique. Où une danseuse sera marquée sur le visage comme un militaire, jetable comme un jouet. Mais qui devrait aussi respirer à travers des bouteilles d’oxygène et dansé parmi les barils gisant sur le sol.

Notons aussi que le mouvement capturé est une révérence, le dernier d’une danse et donc peut être une mise en parallèle avec la destruction de la nature.

Malgré cela, à ses pieds, nous pouvons distinguer une fleur difficile à identifier qui pourrait être le signe du reste de cette destruction, ou un signe d’espoir.

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